Søren Ulrik Thomsen, Les arbres ne rêvent sans doute pas de moi

Derrière les arbres du titre se cache une fabuleuse forêt poétique. Son créateur, Søren Ulrik Thomsen (né en 1956), figure majeure du modernisme danois (on appelle ses représentants « Nouveaux Lyriques »), auteur de plusieurs  recueils de poésie et d’essais, n’a jusqu’ici jamais été publié en France.  Cette lacune est désormais comblée et le lecteur français peut accéder à l’œuvre poétique où modernité et tradition se mêlent subtilement. C’est une poésie urbaine, une poésie de solitude, d’observation et d’introspection, où l’acuité du regard le dispute à la finesse de l’ouïe. Une poésie où chaque vers en apparence anondin peut à tout instant se transcender et s’ouvrir sur l’infini. Portés par de subtiles variations rythmiques, par l’exactitude et la fraîcheur des images, ces poèmes envoûtent le lecteur et l’entrainent vers des horizons de plus en plus lointains. Ce côté rhapsodique est remarquablement rendu dans la belle traduction de Pierre Grioux, une véritable « réincarnation poétique », comme permet de le constater cette belle édition bilingue.

Les arbres ne rêvent sans doute pas de moi (Samlede Thomsen), de Søren Ulrik Thomsen, traduit du danois par Pierre Grioux, Cheyne, 144 p., 23 €.

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